Francis Le Pipec est né à Cléguérec
 en 1925 
dans une famille d’entrepreneurs.

Le papa exploitait un atelier de transformation du bois.

La maman était à la tête d’un café prospère. 

Son enfance fut heureuse. 

 

"A 8 ans, j'emprunte l’accordéon de mon frère ainé Jean et je joue derrière l'armoire…

J'imite les airs que je l’ai entendu jouer. Ayant 10 ans de plus que moi il animait déjà quelques mariages dans le secteur de Cléguerec.

Plus sérieux, à 18 ans, je prends des cours de piano et j’apprends à déchiffrer la musique. 

Le café de ma mère va devenir le lieu de mes premiers exploits musicaux !"

"Pendant la guerre, bien qu‘ils soient interdits, j'organise des bals clandestins dans les granges de la région.

Je suis dénoncé et mes parents reçoivent la visite des gendarmes chargés de récupérer l’accordéon.

Ils emporteront deux vieux accordéons ayant appartenu à mon frère Jean, abandonnés depuis longtemps et dans un état de délabrement avancé".

Dès 1945 je forme mon premier orchestre nommé Populo Jazz composé de quatre  musiciens : deux accordéonistes, un saxophoniste et un batteur. Au fil des années il prendra les noms de Jazz de la Gaieté puis Orchestre Francis Lepipec et enfin Variétés Bretagne

"Un graphiste chargé de réaliser des affiches, des cartes de visites etc… me conseille d'écrire mon nom en un seul mot. C'est comme ça que Le Pipec devient Lepipec  !" 

"On commence à se faire connaitre dans des mariages de campagne : on allait chercher les mariés en musique et on faisait une animation terrible pendant des heures. Après on a fait les bals de quartier, on se déplaçait en vélo ! Si vous aviez vu ça ! On faisait parfois 25 km pour aller jouer. Pour partir ça allait toujours, mais pour revenir, c'était plus difficile surtout quand il y avait du brouillard. On partait souvent accompagnés par une quinzaine de copains, c'est vous dire l'ambiance qu'on mettait !"


"Du 4 septembre au 7 décembre 1948 j'entre à la poste de Pontivy comme facteur.

Puis je suis muté à Vannes où j'intègre le service général pour le tri du courrier. 

Afin de pouvoir assurer mes concerts je paye quelquefois mes copains afin qu'ils me remplacent !

Je n'ai jamais eu le moindre problème."

Le 25 juillet 1950, à Pontivy, j'épouse Anaïse Lamour, mon grand amour !"

"En 1950 je relance avec cinq de mes collègues la section cyclisme de l'A.S.P.T.T. tombée en sommeil." 

L'air des flonflons a poussé Francis vers le cyclisme en 1947,1948 et 1949 avec des coureurs comme Fernand Picot, Ange Rousel, Job Morvan… Ces derniers se changeaient dans la prairie devant le café de ses parents.

Il lance en 1975 la course nationale amateurs Manche-Atlantique qu'il animera jusqu'en 2004.

Il crée le Circuit de Morbihan amateur, le Grand prix de la ville de Vannes et la Ronde de la Madeleine puis le Vannes-Ouest en 1986.

Il réunit sur l'ancien vélodrome de Vannes les plus grands cyclistes comme Morelon, Trentin, Quentin… Après avoir été secrétaire général de la section cycliste de 1969 à 1980 il en prend la présidence en 1981.

"Le 14 janvier 1950 est une date importante dans ma carrière car je suis la tête d'affiche du premier grand bal organisé par les P.T.T. du Morbihan.

La formation s'agrandit en intégrant un trombone à coulisses, un bandonéon, un trompettiste, un vibraphoniste et une chanteuse.

Nous avons tous hâte de nous retrouver les soirs de bals pour nous marrer. La chose la plus importante pour moi, c'est la camaraderie ; la musique vient en deuxième position. Mais cela n'empêche pas que ce soit de la rigolade sérieuse.

Sur scène, il n'y a jamais de cigarettes, jamais d'alcool. Nous sommes habillés correctement avec veste et nœud papillon. Si l'on veut réussir, il faut être rigoureux".

"Nous nous sommes produits près de 3 000 fois entre 1946 et 1981, avec un pic dans les années 1970/1980.

Les années 1970 sont riches en événements.

En 1971 et 1972, nous animons deux grandes soirées à Paris. Mais j'avoue préférer jouer en Bretagne plutôt que d'être contraint de faire des allers-retours…"

En 1961, on a tous reçu, nous les gens de l'accordéon, une claque avec Johnny Hallyday et son twist. Alors j'ai tout de suite relevé le gant en mettant sur pied un concours valse-tango, local puis départemental et enfin régional.

"La valse et le tango reviennent vite à la mode. La même année, j'organise le premier grand bal breton au Palais des Arts à Vannes.

Durant toutes ces années, nous animons environ 120 bals et mariages par an ! Une année, je ne me rappelle plus laquelle, nous avons fait 280 bals dans l'année !"

"Au fil du temps, j'ai collectionné les accordéons. "Dans chaque ville où j'allais, je demandais aux gens s'ils connaissaient quelqu'un qui avait un accordéon".

Une passion qui a fini par prendre trop de place dans ma maison…

André Prono, badennois, que j'ai connu aux bals, me propose de léguer ma collection au Musée des Passions et des Ailes de Baden.

Maurice Nicolazic, maire de Baden, adhère à cette demande et le 3 novembre 2011 je fais don de 50 accordéons à la commune."

Francis Le Pipec est décédé le 7 novembre 2016.

Inauguration

Album photos