Aimé Malry est né en 1938 d’une famille sinagote. Ce lieu de naissance le prédisposait à tout ce qui touche à la mer.

"J'ai commencé à m'intéresser aux bateaux vers l'âge de 5 ans chez mes parents à Vannes. Avec quelques grands cartons, je faisais un quai et un bateau que je poussais avec un manche en bois qui me servait d'aviron.

Vers l'âge de 8 ans, je me suis mis à faire des voitures à pédales, des tracteurs, des batteuses. 

J'ai essayé de calfater des caisses vides de munitions pour flotter sur l'eau mais cela n'a jamais fonctionné. Alors, j'ai construit des radeaux avec des branches, des bidons et quelques bouts de planches. Il n'y avait que moi pour y tenir en équilibre ! Plus tard, j'ai un peu perfectionné le système en construisant une périssoire avec des voliges. Cela a été ma première navigation sur l'eau durant toute une année".

A 14 ans il quitte l’école après le certificat, comme le veut la mode de l’époque. Pendant 4 ans il travaille dans la boulangerie paternelle. Cette tâche ne lui convient pas et dès 18 ans il embarque pour deux ans comme pêcheur sur la pinasse d’un cousin.

"En 1952, j'ai voulu faire plus grand : une plate longue appelée "Fanlô" avec  voiles, foc et grand voile, coupées dans les draps de mes parents. Vent portant j'avançais, mais au vent de face, je revenais à l'aviron. C'était sur le bras de mer de St-Léonard près de Vannes.

Dans le même temps, je construisais des maquettes en bois et carton. J'en vendais certaines pour acheter du bois en plus grande quantité. Cela m'a permis de construire un canot en forme de 3 m de long. Malgré ses défauts, c'était quand même un travail de charpentier de marine à tous points de vue. Le mât était fait avec un aviron du sinagot de mon grand-père et les voiles à nouveau dans de vieux draps. Ce canot m'a accompagné fidèlement jusqu'à mon service militaire, il s'appelait : "Mon rêve".

A 20 ans il est appelé sous les drapeaux. Inscrit maritime il est versé dans la royale. Mais pendant 1 an il est appelé à  patrouiller dans les djebels algériens.

"Dans le poste, j'ai dessiné un grand trois-mâts de 3 m de long, ce qui nous donnait tout de même une ambiance marine. Après un mois de service à terre, embarquement d'un an sur le croiseur Colbert où j'ai réussi à construire deux petites maquettes.

Après le service militaire, je me suis embarqué dans la Marine Marchande. Pendant nos six à sept mois de voyage au long cours, j'ai commencé à faire de véritables maquettes d'après plans. Pendant 13 ans, j'ai ainsi réalisé une maquette après chaque voyage".

 
 


"En 1962, j'ai construit un petit cotre de
6,50 m de long avec une forme de sinagot mais gréé en cotre avec cette fois de véritables voiles en coton. Mis à l'eau en 1964, il s'appelait "Evasion".

Puis je me suis installé à mon compte comme ébéniste: cuisines encastrées, quelques meubles de salle à manger et salle de bain.

En 1977, j'ai commencé la construction, pendant les week-ends, d'un grand cotre de 9 m de long, baptisé "le Revenant", construction qui a duré 7 ans.

Depuis la retraite, je n'ai pas cessé de faire des maquettes, à raison de deux par an, à moins d'être occupé à faire des meubles pour mes enfants.

Il faut beaucoup plus de passion que de patience pour exécuter des maquettes et de petites astuces :

- manches de sucettes en plastique pour les cornes de charges sur les cargos
- boutons pression pour les chapes de mâts de charge ou des touret

- moustiquaires en plastique pour les petits caillebotis et échelles

- tapettes à mouches pour les caillebotis

- flacons de médicaments et bouchons de fioles

- fils de scoubidou pour les tuyaux creux

- boîtes de pellicules photographiques pour les cheminées correspondant à l'échelle du plan

- fines épingles pour les batayoles

- fils de fer malléable martelé…

 

Toutes les maquettes sont faites d'après les plans du musée de la Marine et du MRB (magazine de modèles réduits de bateaux).

Inauguration

Album photos